DARK LUNACY RPG
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Kho - 01 / 05 / 2023

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Kho - 01 / 05 / 2023 Empty Kho - 01 / 05 / 2023

Message par Azarieth Lun 1 Mai - 18:27

F2 - Nouveau bâtiment de la guilde
Les paupières du cadavre bougeaient lentement,
recouvrant l’espace de quelques instants ses
yeux vitreux. C’était un mouvement simple et
régulier qui n’avait de pour but que de
perturber le regard de l’observateur. Pourtant
si on fixait la guerrière, il était difficile de
ne pas remarquer les marques indélébiles que la
mort avait laissé.
Elle leurs avait ôté leur éclat brillant pour
les recouvrir d’un fin voile pâle, et dessiner
des fleurs de sang dans leur blanc. L’entité les
faisaient disparaître d’un battement de cils
mais elles ne cessaient de revenir.
Ses pupilles démesurément dilatées ne bougeaient
que pour suivre le mouvement de la main de Joha
qui se rapprochait de ses cils pour chasser un
insecte. L’enfant l’écrasa entre deux doigts
avant de les glisser entre ses lèvres pour
essuyer le jus qui en coulait. Il détourna alors
son regard d’Alika, et croqua dans sa pomme en
se recroquevillant sur son siège.
L’immortel gardait précieusement les quelque
fruits qui formaient son butin coincé dans les
plis de sa robe, comme s’il craignait que
quelqu’un vienne les lui dérober.
Alors que le cadavre l’observait, il surveillait
de son côté les mortels qui peuplaient la grande
salle de la guilde.
Les craquements de la pomme sous ses dents se
firent de plus en plus lents, avant de se
suspendre. Les paupières de la guerrière
s’étaient figées.
***
La lame de son poignard glissa sur l'os de la
clavicule, tranchant la peau souple du cou sans
réussir à porter un coup fatal. L'entité relâcha
le bras de son bourreau qui retomba mollement le
long de son corps. Le geste de l'entité avait été
brusque et gauche. Il n'avait pas prévu que le
cadavre qu'il avait investi puisse avoir aussi peu
d'amplitude.
La victime profita de ces quelques instants
d'inattention, pour se relever et s'enfuir de la
ruelle pour retrouver une artère. Les passants se
mirent immédiatement à hurler en apercevant le
sang sur les vêtements du garçon. La panique monta
jusqu'à atteindre son apogée lorsque le cadavre
s'élança à sa poursuite en lâchant un cri à peine
humain.
Il l'avait choisi parmi tous les corps de sa
collection personnelle pour ce hurlement. Son
ancienne propriétaire était une chanteuse à la
voix puissante et d'une beauté… Un garçon de
bonne famille l'avait fait miroiter un mariage
avant de revenir sur sa parole en épousant une
femme de meilleure naissance. L'entité était tombé
sous son charme à sa première chanson. Une
histoire tragique qui se terminait en écume
emportée par l'océan.
L'entité aurait souhaité passer des années à
l'écouter accoudé à un comptoir ou au rebord d'un
lit, mais le ressentiment était trop fort.
Il lui fallut quelques années à l'immortel pour
retrouver le misérable, et à son retour, la jeune
femme tenu sa promesse. Elle lui offrit une
dernière chanson, et son corps en paiement pour la
vengeance. L'entité essaya de chanter la ballade,
mais cela ne fut jamais la même chose…
Il ne s'était pas donné autant de peine pour
trouver son deuxième acteur. Un jeune garçon de
ferme mort d'une maladie quelconque des années
auparavant.
L'entité n'avait encore jamais eu l'occasion de
tester ses talents. A vrai dire, il l'avait
soigneusement rangé dans une boîte matelassée de
velours et garnie de rubans et l'avait oublié. Il
ne l'avait retrouvé que le siècle dernier alors
qu'il faisait face à une invasion de coccinelles.
Après une longue période passée d'inactivité, le
corps n'était plus très frais et l'entité avait
peiné à prendre ses marques alors qu'il tentait de
lui faire reprendre vie. Il lui avait fallu mille
stratagèmes et artifices pour lui faire reprendre
des couleurs et refaire couler du sang chaud dans
ses veines.
Le résultat n'était peut-être pas à la hauteur de
ses attentes, mais il avait fait ce qu'il pouvait
avec son matériau de base. Car depuis quelques
temps, Ambrose avait pris la résolution de ne
travailler qu'avec des matériaux de récupération.
Fini l'époque où il venait cueillir les fruits les
plus beaux et les plus savoureux directement dans
l'arbre. Il devait maintenant se baisser pour
ramasser ceux tombés au sol, allant jusqu'à se
résoudre à creuser un peu. Même si parfois, il se
permettait de parlementer avec les plus
appétissants pour qu'ils se laissent séduire et
tombent au creux de sa main, il avait appris à
composer avec des physiques les plus disgracieux
et des imperfections parfois gênantes.
Après tout, une fois en bouche, tous les fruits
avaient le même goût putride…
Nous nous égarons.
L'ancien garçon de ferme s'engouffra dans LE
BATIMENT, et commença à hurler :
– Agff- Attrapez-la ! Cette folle essaye de me
tuer !
Les enfants armés qu’il avait aperçu en entrant
dans l’infirmerie ne tardèrent pas à arriver.
L’entité fit tourner son poignard entre ses doigts
pour apprécier le peu de dextérité de son
enveloppe, puis se mit à hurler.
L’entité observa l'agitation qui commençait à
gagner la salle. Il fit quelques pas de côté et
profita de la confusion pour regagner les
couloirs. Sa plaie ne saignait plus, mais il
faisait de son mieux pour que sa démarche soit la
plus chaotique possible. Ainsi personne n’ira lui
demander des comptes.
Un blessé cherchant l'infirmerie.
Avec ces bruits de mastication qui résonnaient
dans son crâne, la tâche était compliquée.
L'entité aurait bien accusé la perte de sang de
lui faire perdre la raison, mais il savait que son
esprit était simplement trop fragmenté. Il ne
pouvait pas à la fois penser au chemin à
emprunter, gesticuler avec la chanteuse, refaire
sa manucure et veiller à ce que Joha ne s'étouffe
pas s'empiffrant.
Le cadavre avançait comme il pouvait. Son flot de
pensée était sans cesse détourné sur les motifs
formés par les pierres sous ses pieds. Devait-il
avancer tout droit d’une case par une case à la
manière d’un pion ? Ou en diagonale ? Ou juste en
suivant les lignes verticales ou horizontales ?
S’il devait choisir un rôle pour Joha, ce serait
certainement un roi… Après tout, il était sa seule
faiblesse. Mais en même temps, il ne verrait bien
en reine avec des ferrets en diamant. Tous les
corps de l’entité se mirent à sourire à l’unisson.
L’idée lui plaisait d’autant plus que l’immortel
aurait eu cela en horreur. Joha serait donc sa
reine, Alika sa tour, sa chanteuse un cavalier et
ce pauvre garçon un pion.
L’entité ne rendit compte qu’il ne contrôlait plus
ses pensées qu’au moment où il se retrouva face à
un mur. Il ne cessait de gratter la surface avec
ses ongles, persuadé que se glisser entre les
pierres du mur pour continuer d'avancer. Ambrose
fit un peu de ménage dans ses corps actifs pour
libérer quelques neurones pour ce pauvre pion.
Alors qu’il s’accrochait aux pierres, une femme
lui passa devant armée… (Natasha). Elle allait
certainement tenter de voir d'où venait
l'agitation. Qui pouvait faire ce genre de scène ?
Le monde va définitivement bien mal…
Le cadavre se glissa à travers une porte laissée
entrouverte. Sa petite pièce de théâtre avait été
une réussite. L’enfant essuya une dernière fois le
sang qui tachait son cou puis se débarassa des
compresses poisseuses.
L’entité passa de lit en lit, s’arrêtant quelques
instants pour certains afin d’observer leurs
visages décolorés par la souffrance. Il fit le
tour de la salle avant de revenir voir un des
patients qu’il avait déjà visité. Il frétilla
d’excitation avant de se rapprocher à pas de loups
jusqu’au siège posé non loin. Il le tira jusqu’au
lit et s’assit pour contempler son fruit.
Il est arrivé juste avant sa fin. La poitrine de
son nouveau protégé continuait de lutter pour se
gonfler, laissant à chaque mouvement échappé un
long râle rauque.
Il tourna la tête en direction des seringues vides
qui trainaient ici et là, puis resta figé devant
son reflet sur une des bouteilles. Il l’attrapa et
l’ouvrit pour essayer d’en déterminer le contenu.
L’odeur le fit grimacer tant elle était atroce. Il
en avala une partie avant de frissonner et d'en
attraper une autre.
– J’ai la gorge sèche, déplora-t-il en essayant de
déglutir. Tu veux boire quelque chose ?
Face au manque de répondant de son protégé, il se
rapprocha et déposa sa tête sur la poitrine de
l’homme. Les yeux ronds du cadavre ne quittaient
les subtiles dilatations de ses narines.
Le souffrant finit par entrouvrir les paupières
pour apercevoir la tête posée sur sa poitrine.
Tous ses muscles se tendaient alors qu’il
cherchait à comprendre ce qu’il était en train de
se passer.
– Que me voulez-vous ? souffla-t-il d’une voix
fébrile.
– Ne faites pas de bruit, lui intima le cadavre en
déplaçant son oreille. J’essaie d’entendre la
mort.
Le pauvre petit muscle qui battait dans sa
poitrine encrassé accéléra.
– … Je vais mourir ?
– Silence !
Son protégé ne tenta pas de rétorquer et resta
immobile alors qu’il étudiait d’une oreille
attentive les sifflements et les battements. Après
un moment, il soupira déçu.
– La mort est difficile cette nuit, murmura-t-il
en calant sa tête.
– Je ne comprends pas… Qui êtes-vous ?
Un intru, un pion, un garçon de ferme, un cadavre,
un esprit, un nécromancien, un démon, un dieu, un
demi-dieu, ou peut-être un simple caillou. Il y
avait tant de possibilités et il n’avait pas la
moindre réponse à lui apporter. “Je suis…”
– Votre ancêtre, répondit l’entité en exagérant la
dernière syllabe pour donner un air théâtral.
– Ça n'a aucun sens… lui-t-il remarqué peu
convaincu par son explication. Je… Vous êtes
vraiment de ma famille ?
Si le corps de Joha avait été là, il aurait
peut-être pu ressentir une pointe de culpabilité
pincer sa poitrine. Mais le garçon était trop
occupé à manger des pommes… Enfin… IL était trop
occupé à man- Ce n’est pas le sujet. Ne te
déconcentre pas.
– La mort ne doit pas être bien loin, conclut-il
en se rendant compte qu’Albion était sur le point
de le croire. Voulez-vous que j’abrège vos
souffrances ?
Le malade accueillit sa proposition dans le
silence, et après quelques secondes de réflexion,
il déclina :
– Si par abréger mes souffrances, vous entendez la
mort, c’est non. Je dois encore servir mes
maîtres.
Ambrose avait espéré qu'il accepte mais il n'était
pas particulièrement déçu de la réponse. A vrai
dire, cette conversation amusait ses trois
neurones qui ne fuyaient pas les brutes dans
l'entrée.
- Je ne vous pensais pas aussi docile, lui fit-il
remarquer en tapotant le sommet de son crâne comme
on le ferait pour un enfant.
– C'est ce qu'il faut pour montrer ses bonnes
intentions, non?
Il était évident pour l’entité que l’étrangeté de
la conversation laissait son interlocuteur
pantois.
Ambrose se mit à rire. Le son qui sort de la gorge
du cadavre sonnait tellement mal qu'il rit de plus
belle, jusqu'à se rappeler qu'il était censé
rester discret.
- Vous souhaitez me prouver vos bonnes intentions
? se moqua-t-il le sourire aux lèvres.
– Pas à vous spécifiquement. À la Dark Lunacy.
– Dis comme cela, vous donnez plutôt l'impression
de cacher vos intentions sous de la politesse.
Ayez l'air plus convaincu.
– Je ne souhaite plus servir la Cabale car ils me
forçaient à aller contre mes principes. Est-ce que
ça vous suffit? Qui êtes-vous d'ailleurs? Je n'ai
jamais entendu parler de... vous.
- Essayez de deviner !
– ... Êtes-vous vraiment censé être ici?
– Bien sûr ! Je tiens à être à vos côtés quand
vous rendrez votre dernier souffle
– Combien de temps attendrez-vous pour voir mon
dernier souffle?
– Le temps d'une vie ? Répondit-il en reportant
son attention sur le masque
Albion ne répondit pas pendant un moment puis
finit par marmonner d'une voix un peu pâteuse :
– Vous ne faites aucun sens.
L’entité mettait quiconque au défi de réussir à
tenir un discours cohérent avec des bruits de
mastications, des gens qui râlent dans tous les
sens et des cadavres qui ne peuvent s’empêcher se
focaliser sur tout ce qui brille. D’ailleurs
comment ce masque était rattaché au reste de sa
tête ?
Il se redressa pour s’accouder au rebord du lit.
Du bout du doigt, il commença à essayer de le
faire tomber avant qu’Albion, dans un élan de
panique, commença à se débattre.
– N’enlevez pas mon masque s’il vous plaît…
– … Votre peau n’est pourtant pas collée à votre
masque, lui fit-il remarquer en continuant de
l’agiter.
Albion écarta sa tête à la manière d’un matou
essayant de s’éloigner d’un être gênant et
répondit d’une voix pâteuse :
– Hmmmm... Je préférerais ne pas l'enlever malgré
tout... Vous voulez me voir mourir, certes. Je
respecte votre choix mais veuillez respecter le
mien.
– Je ne tiens pas particulièrement à vous voir
mourir. C'est seulement que je ne tiens pas à
expérimenter plus de douleur que nécessaire. (Il
tapote la poitrine d'Albion du bout du doigt.)
alors j'attendrai.
– J'espère que vous êtes patient, alors...
– Le temps passe vite quand on s'amuse, sourit
Ambrose alors que Natasha était de plus en plus
proche de mettre la main sur son hurleuse.
J'hésite à vous détacher... Cela pourrait être une
source de distraction et un moyen de nous revoir,
mais j'ai pris des engagements récemment... Je ne
peux pas me permettre de tout ruiner avant même
que cela ne commence à être intéressant.(L'entité
rit doucement). Je n'aime pas les dilemmes. Je
fais toujours les mauvais choix
Les deux êtres restèrent silencieux cherchant
ensemble une solution à l’étrange préoccupation
d’Ambrose.
– Je peux vous aider si vous m'aider, finit par
proposer Albion. Je peux facilement faire une
distraction. Mais j'aimerais récupérer mes
affaires, surtout mon épée... s'il vous plaît.
– M'aidez à quoi faire ?
– Je peux faire en sorte de tout blâmer sur celui
qui essaie de me tuer depuis que je suis ici.
Personne n'ira vous blâmer. Mais j'ai besoin
d'être libre et d'avoir mes affai-
– Juste par curiosité… Quel genre de malédiction
donne ce genre de corne ? l'interrompit-il en
désignant les protubérances sur sa tête.
– Je suis... maudis?... répéta-t-il. Être
recouvert de caillou, c'est une malédiction ?
– Hmmm... Un sort peut-être ? A moins que vous
ayez toujours été ainsi... Alors c'est peut-être
héréditaire.
L’entité avait toujours rêvé de trouver un
réceptacle avec de jolies cornes. Il pourrait
alors y accrocher des rubans de couleur, des
fleurs ou des perles qui dégringoleraient sur ses
épaules. Albion l’interrompit dans ses pensées.
– Depuis aussi longtemps dont je peux me souvenir,
j'étais ainsi, oui.
– Alors vous ne pouvez véritablement pas
m'aider... déplora-t-il.
L'entité se leva et fit le tour du lit pour
détacher les menottes qui le retenaient. Quand il
eut fini, il se rapprocha en se remémorant
l’époque où il était une princesse toute fragile…
Comment son mari s’y prenait… Il glissa ses bras
sous lui pour le soulever du lit.
Il essaya une première fois, échoua à le soulever
d’un centimètre, puis réessaya après avoir privé
son sale gosse de quelques neurones
supplémentaires.
Il fût alors bien obligé de se rendre à l’évidence
que son cadavre était FAIBLE !
– Pouvez-vous marcher ? Finit-il par demander
dépité.
Ses anciens époux et épouses devaient se moquer de
lui depuis ce qui vient après la mort…
– Bien sûr.
Albion se leva et dût rapidement se rattraper au
bord du lit pour ne pas tomber. Il resta immobile
un moment puis marmonna :
– Je... J'ai un peu du mal à cause de
l'empoisonnement, mais ça devrait aller. Merci
pour votre aide.
Ambrose attrapa son bras et le cala dans le sien
pour éviter qu'il ne tombe.
– Vous aviez mentionné des effets personnels à
récupérer ?
– Vous savez où ils se trouvent?
– J’ai déjà bien assez à faire avec mes affaires.
Je ne peux pas en plus surveiller les vôtres !
– En effet, oui. (Albion finit par s'écarter et
regarda autour de lui). Mais ça n'empêche que je
ne sais pas où ils ont mis mes effets. Sûrement
dans le sous-sol... Peut-être. C'est là que
j'étais enfermé, mais il doit y avoir beaucoup
trop de monde pour que j'y aille et j'en ressorte
sans problème.
– Avez-vous réellement besoin de les récupérer ?
grimaça Ambrose.
– … Peut-être pas. Si vous pouviez m'indiquer où
se trouve Miguël... Je dois lui parler, si
possible.
– Je ne suis pas sûr de le savoir. Et si je l'ai
su, je l'ai sûrement oublié, grommela-t-il.
Pour le plus grand bonheur de l’entité, son petit
protégé le suivit sans la moindre résistance. Il
choisit les chemins les plus sombres et les moins
fréquentés jusqu’à atteindre une fenêtre assez
grande pour les laisser passer.
Il aurait titillé sa chance encore quelques
instant et emprunté une vrai porte, mais sa
crieuse venait de se faire jeter dans les cachots
du sous-sol. Ils avaient bien fait de renoncer à y
rendre.
– Vous m'emmenez voir Miguël, n'est-ce pas?
demanda Albion hésitant en se laissant tomber au
pied du mur.
– Je crains que vous deviez vous débrouiller seul
pour le trouver... Mais je peux vous montrer le
chemin vers les membres de sa guilde, si cela peut
vous aider.
– Je crains que ce ne soit pas une bonne idée...
Je préfèrerais parler à Miguël directement.
– Si je comprends bien, nous craignons tous les
deux, plaisanta-t-il en se réceptionnant
lourdement sur le sol.
Ce corps n’avait décidément rien pour lui.
Albion s'arrêta et regarda autour de lui.
– Je ne suis pas sûr qu'aucun membre de la guilde
aimerait me voir libre. Je serai sûrement enfermé
et à la merci de n'importe qui voulant me tuer,
lui confia-t-il en s’écartant du cadavre. Si vous
ne pouvez pas m'y conduire, il vaudrait mieux que
nous nous séparions.
– Rendez-moi un service alors.
– ... Bien sûr, dans la mesure du possible.
L’entité obligea son misérable corps à se
redresser pour donner un peu de prestance à sa
demande.
– Attendez mon retour avant de mourir. J’ai
toujours souhaité avoir des cornes comme les
vôtres, lui révéla-t-il en insistant sur ce
dernier point. Je viendrais chercher votre corps.
– Seuls les dieux décideront de mon sort.
– Les dieux ne décideront pas pour vous. Libre à
vous de mourir de la manière dont vous le
souhaitez
– Les dieux sont mes maîtres et décident ainsi de
mon sort, rétorqua vivement Albion. Je suis désolé
si cela ne vous convient pas, mais les choses en
sont ainsi. Les dieux sont les maîtres en ce
monde.
Ambrose se rapprocha amusé par le comportement
enfantin d'Albion. Ses jours ne semblaient plus en
danger avec une si belle énergie sectaire.
– Les vieilles croyances ont la dent dure,
constata-t-il en lui tapotant la capuche. Vous
avez réussi à me rendre nostalgique. Je devrais
peut-être me remarier.
Albion écarta d'un coup sec la main du cadavre.
– Merci pour votre aide. Si les dieux le veulent,
nous nous reverrons et je pourrais m'acquitter
proprement de ma dette.
L’entité n’avait plus rien à lui dire, il sourit
faiblement alors que les yeux du garçon se
faisaient de plus en plus pâles. Il agita alors la
main pour lui souhaiter un bon voyage au grain de
raisin qui disparaissait déjà de sa vue.
Azarieth
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